Le propriétaire de Spectrum, Charter, rachète Cox pour 21,9 milliards de dollars dans le cadre d'une méga-opération de câblodistribution

information fournie par Reuters •16/05/2025 à 22:52

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Cox Enterprises détiendra 23 % de l'entité combinée

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L'opération intervient plus de dix ans après l'abandon d'une précédente tentative

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Spectrum sera la marque de l'entreprise combinée destinée aux consommateurs

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L'opération sera un test majeur de la réglementation des fusions-acquisitions sous l'administration Trump

(Ajoute le commentaire de Klobuchar, paragraphes 6-7) par Aditya Soni, Jaspreet Singh et Milana Vinn

Charter Communications CHTR.O a accepté vendredi de racheter son rival privé Cox Communications pour 21,9 milliards de dollars, combinant ainsi deux des plus grands opérateurs américains de câble et de haut débit dans leur lutte contre les géants de la diffusion en continu et les opérateurs mobiles.

Cette opération, l'une des plus importantes au niveau mondial cette année, renforcera les efforts déployés par Charter pour regrouper les services à large bande et les services mobiles, à une époque où les opérateurs de téléphonie mobile attirent les clients de l'internet avec des plans agressifs, tandis que des millions de personnes abandonnent la télévision payante traditionnelle pour les services de streaming.

Selon les analystes, la stratégie de Charter, qui consiste à combiner les services internet, télévisuels et mobiles en une offre unique et personnalisable, a fait ses preuves, mais elle a besoin d'être étendue, car les câblo-opérateurs s'appuient sur la location de l'accès au réseau auprès des principaux opérateurs pour proposer des offres de services mobiles. Charter loue la capacité de son réseau sans fil à Verizon VZ.N .

"Cette combinaison augmentera notre capacité à innover et à fournir des produits de haute qualité à des prix compétitifs", a déclaré le directeur général de Charter, Chris Winfrey, qui dirigera l'entreprise fusionnée.

La fusion sera l'un des premiers tests majeurs de la réglementation des fusions-acquisitions sous l'administration Trump, car elle créerait le plus grand fournisseur américain de télévision par câble et de haut débit avec environ 38 millions d'abonnés, dépassant le leader du marché Comcast CMCSA.O .

La sénatrice américaine Amy Klobuchar, une démocrate du Minnesota siégeant à la commission de la concurrence du Sénat, a déclaré que l'examen de l'opération devait "s'assurer que ce projet de fusion ne nuit pas aux consommateurs en affectant négativement la concurrence ou en étouffant l'innovation sur les marchés du câble et du haut débit".

"Les services de télécommunications sont essentiels à notre économie, et j'exhorte nos autorités de la concurrence à examiner cette fusion en profondeur afin de s'assurer qu'elle n'entraînera pas de hausse des prix et ne créera pas d'obstacles supplémentaires à l'accès à l'internet", a-t-elle déclaré.

Elle sera probablement examinée par la division de la concurrence du ministère américain de la justice. L'assistante du procureur général, Gail Slater, qui dirige cette division, a clairement indiqué qu'elle avait l'intention de se concentrer sur les fusions qui réduisent la concurrence d'une manière préjudiciable aux consommateurs ou aux travailleurs.

"Il est probable qu'il n'y ait pas de concurrence directe significative entre les deux entreprises par rapport à leur empreinte globale, ce qui devrait atténuer une grande partie des problèmes de concurrence", a déclaré Andre Barlow, avocat spécialisé dans les affaires de concurrence à Washington.

Le ministère de la justice examinera plutôt si l'entreprise fusionnée aura un effet de levier sur ses rivaux, a-t-il ajouté. C'est ce qu'il a fait en 2016 lorsqu'il a autorisé l'acquisition de Time Warner Cable par Charter à condition que l'entreprise n'empêche pas les fournisseurs de programmes de conclure des accords de distribution avec des services de streaming.

Dans un geste que certains analystes ont perçu comme une tentative de renforcer l'attrait de la concurrence de l'opération, Chris Winfrey a déclaré que la société fusionnée ramènerait les emplois du service clientèle de Cox de l'étranger, mais il n'en a pas précisé le nombre. Les équipes du service clientèle de Charter sont déjà entièrement basées aux États-Unis.

"Les préoccupations de concurrence sont légitimes. Mais à l'ère de la déréglementation, la fusion serait probablement acceptée tant qu'elle ne contrarie pas le président", a déclaré Ross Benes, analyste chez Emarketer.

SYNERGIES Les entreprises ont déclaré qu'elles comptaient réaliser 500 millions de dollars d'économies dans les trois ans suivant la conclusion de l'opération, prévue pour la mi-2026.

Dans le cadre de la transaction en espèces et en actions, Charter reprendra environ 12,6 milliards de dollars de la dette nette de Cox et d'autres obligations, ce qui donne à la transaction une valeur d'entreprise de 34,5 milliards de dollars.

Cox Enterprises, la société familiale mère de Cox Communications, détiendra environ 23 % de l'entité fusionnée, et son directeur général, Alex Taylor, en sera le président.

La combinaison avec Charter permettra également à Cox de faire partie d'une plateforme plus large et de proposer des offres plus compétitives à ses clients, a déclaré une source proche de la réflexion de Cox. La société issue de la fusion sera rebaptisée Cox Communications dans l'année qui suivra la conclusion de l'opération, la marque Spectrum de Charter étant la marque destinée aux consommateurs. Elle conservera son siège à Stamford, dans le Connecticut, tout en maintenant une forte présence sur le campus de Cox à Atlanta, en Géorgie.

Charter et Cox avaient également discuté d'une fusion en 2013 avant d'abandonner le projet, selon les médias. Les discussions entre les deux câblo-opérateurs ont repris et se sont refroidies à plusieurs reprises depuis lors, selon une source proche de l'affaire. Cette fois-ci, Charter a entamé des discussions avec Cox en janvier, et l'offre formelle de Charter a suivi un mois après le début des discussions, a déclaré la source.

Le milliardaire du câble John Malone a déclaré en novembre que Charter devrait être autorisé à fusionner avec des rivaux tels que Cox, peu après que Charter a accepté de racheter sa société Liberty Broadband .

Les actionnaires de Liberty Broadband recevront une participation directe dans Charter selon les termes de l'accord avec Cox.

Citi C.N et LionTree ont été les conseillers financiers de Charter, tandis que Wachtell, Lipton, Rosen & Katz a été son conseiller juridique. Cox Enterprises a été conseillée par Allen & Company, tandis que BDT & MSD Partners, Evercore et Wells Fargo WFC.N ont conseillé Cox Communications. Latham & Watkins a été le conseiller juridique de Cox Enterprises.